Tinariwen

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Description

Voilà un éblouissant disque de guitares, et de blues par dessus le marché, le sable remplace le fleuve et les marais ou les champs de côton, mais au-dessus c’est le même ciel sans limite qui souffle leur inspiration aux musiciens, aidé par les vicissitudes d’une existence bousculée par les famines, la sécheresse (d’où le titre, l’eau c’est la vie) et les visages multiples de l’oppression, politique ou militaire.

Tinariwen est un groupe de musique, originaire de Tessalit au nord est du Mali, dans l'Adrar des Ifoghas.

Leur musique, assouf, qui signifie en tamasheq la solitude, la nostalgie, fait la synthèse entre le blues, le rock et la musique traditionnelle touarègue. C'est ce que l'on peut appeler le blues touareg, car comme le blues, il a été crée dans l'exil et la souffrance. Les deux leaders du groupe sont Ibrahim ag Alhabib « Abraybone » et Alhousseini ag Abdoulahi « Abdallah », mais il faut considérer Tinariwen comme une grande famille d'artistes touaregs, un mouvement culturel et un courant musical. Les Tinariwen ne constituent pas une formation figée, les artistes y participent à leur guise. Certains, comme Mohamed ag Itlal dit le «Japonais», contribuent à l'aventure grâce à leurs compositions, mais ne souhaitent pas venir faire les tournées mondiales.

Créé officiellement en 1982, lors d'un festival à Alger, par Ibrahim ag Alhabib, Alhassan ag Touhami et feu Intayaden, Taghreft Tinariwen, qui signifie en tamasheq, « l'édification des pays » a joué un rôle important pendant la rébellion touarègue des années 1990, en diffusant des messages d'espoir et de résistance à leurs compatriotes. A l'origine, les trois amis jouent sur une guitare accoustique qu'ils se partagent, avant de rencontrer un orchestre de musiciens touaregs, les voix du Hoggar qui chantent en arabe et qui offrent à Ibrahim sa première guitare électrique. A Tamanrasset, ils donnent des concerts accompagnés de trois femmes. Après cette période d'exil en Algérie, Ibrahim, Intayeden, Alhassan rencontrent Alhousseini ag Abdoulahi, Kedhou ag Ossad, Mohammed dit "Japonais" dans les camps d'entraînement en Libye. Le groupe s'agrandit de ses nouveaux membres. Lorsqu'éclate la rébellion en 1990, ils rentrent au Mali les armes à la main et les guitares en bandoulière. Ils se retrouvent alors intégrés au Mouvement Populaire de l'Azawad sous le commandement d'Iyad ag Ghali qui les aide à financer l'achat d'instruments de musique.

Avec la signature du Pacte National de 1992, et le retour de la paix, le groupe s'est consacré à la diffusion de la culture touarègue grâce à leur musique et à des paroles évoquant autant l'amour du désert que les souffrances de leur peuple. Tinariwen joue alors dans des festivals au Mali et commence à se faire un nom. Leur leader de 1993 à 1999 est Mohamed ag Ansar dit "Manny" qui est aujourd'hui le directeur du Festival au désert. C'est à cette même époque que des choristes intègrent le groupe, apportant une touche de féminité à ce groupe d'ex-rebelles, rappelant les tende, traditionnellement chantés lors des fêtes, dans les campements, par les femmes réunies autour d'une soliste. Parmi elles, la regrettée Wounou wallet Oumar, sœur de l'actuelle chanteuse Mina wallet Oumar.

On compte de très nombreux morceaux à leur actif, enregistrés sur des cassettes qui ont circulé dans le Sahara pendant la rébellion touarègue. En 1999, leur participation au Festival Toucouleur à Angers, sous le nom de Azawad, lance leur carrière en Europe.

Leur premier album The Radio Tisdas Sessions enregistré en deux jours à Kidal grâce à l'énergie solaire, par Justin Adams et les Lo'Jo sort en 2000. Ibrahim, Abdallah, Keddhou, Japonais, Alhassan, Foy-Foy y participent. C'est avec Amassakoul édité en 2004, que leur renommée atteint une dimension internationale. La sortie de cet album est un réel succès, le groupe fait figure d'ambassadeur des Touaregs à travers le monde grâce à leurs tournées en Europe, aux États-Unis, au Canada, en Asie. Leur troisième album Aman Iman, paru en 2007, a confirmé la renommée du groupe puisqui'il a été, entre autre, disque d'argent en Grande-Bretagne.

Le cinéaste français Jérémie Reichenbach, a réalisé un film documentaire de 51 minutes, sur la naissance du groupe, Teshumara, les guitares de la rébellion touareg. Il replace cet avènement dans l'errance et l'exil du peuple touareg vécu à l'occasion du soulèvement des années 1990, et de la féroce répression du gouvernement malien de l'époque. Ce film a reçu en août, le grand prix 2006 du documentaire musical, de la SACEM.

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